Type : MONNAIE « croix du Katanga » Région : Sud Congo-Kinshasa (Katanga),Zambie Peuple : Luba et Yeké ( peuples du katanga)et les Kuba
et les Songyé. Matière : Cuivre Époque présumée : Peuvent remontées
jusqu'au 13 ème Siècle. Noms vernaculaires : Handa , Falanga, lukanu , Nkanu(pluriel) , N'na ,
Miambo Ces monnaies étaient très largement répandues
dans le Katanga ou le Shaba mais encore plus largement dans toute l'Afrique
Equatoriale jusqu'en Angola. Elles furent donc utilisées par
de nombreux groupes ethniques. Mais elles étaient produites
dans le katanga où une société secrète
(« bangwa ») appelée « mangeurs
de cuivre » l'extrayaient dans des puits pouvant atteindre
-35 m. Le minerai était ensuite grillé puis réduit
dans des hauts-fourneaux puis raffiné et fondu dans d'autres
fours plus petits. Les croisettes étaient confectionnées
dans le sable à même le sol ce qui leur confère
ces irrégularités. La production du précieux métal était
entourée de rituels, de secrets professionnels, de traditions
et de magie. Le métier de fondeur était empreint d'un
certain prestige et de sacralité. Il fallait être admis
dans la corporation puis initié avant de pouvoir travailler
le cuivre. Les croisettes ont pour vocation première l'échange
et le paiement : de monnaie (Proche de la valeur de l'ivoire).
Mais au-delà , elles avaient une fonction symbolique
de pouvoir et de richesse. Entre le XIIIe et le XVIIIe siècle,
elles accompagnaient les défunts dans leur tombe. Autour du
XVIIIe elles ont servies au paiement du tribut réclamé par
le royaume lunda . C'est à ce moment-là que les croix
du Katanga devinrent monnaies courantes et furent utilisées
au quotidien. Elles servaient également au paiement des compensations
matrimoniales.
En effet, le mariage d'une femme signifiait une perte de main-d'oeuvre
pour la famille de la mariée, c'est pourquoi on offrait des
croisettes en compensation. Une femme valait par exemple , une grande
croisette, mais on pouvait ajouter une petite croisette si elle présentait
des qualités remarquables! Au cours du 20e siècle, elles
sont utilisées comme médicaments et comme insignes de
dignité Elles étaient également de formes et de factures différentes
en fonction des zones, des royaumes, des chefferies où elles étaient
réalisées. Selon Emil Torday , dans ses notes sur le Congo pour le british
muséum entre 1900 et 1909, il fallait 3 grandes croisettes pour
une chèvre, 3-5 pour un esclave, 5-10 pour une esclave. Les croisettes furent utilisées au cours du 19e siècle
par les grands marchands arabes dans les circuits commerciaux jusqu'au
Kenya, sur la côte est de l'Afrique.
Pendant sa courte période d'indépendance (1960-1963), le
Katanga choisit les croisettes comme emblème officiel. |